Cameroun : la régulation des motos-taxis au cœur des tensions à Douala
Le ministre camerounais du Transport, Jean Ernest Ngalle Bibehe, a récemment mis les points sur les « i » concernant la réglementation sur la circulation des motos-taxis dans la région du Littoral. La tension monte, et la colère des usagers va crescendo, alors que les autorités tentent de jongler avec les exigences de la sécurité routière et les besoins de mobilité des populations.
Le casse-tête des motos-taxis
Les motos-taxis, ou « zemidjans », sont devenus les rois de la circulation à Douala, la capitale économique du Cameroun. Avec les embouteillages monstres et le manque de transport en commun efficace, ces deux-roues semblent être la solution miracle pour des millions de Camerounais. Cependant, le phénomène est devenu si incontrôlable que le gouvernement a jugé nécessaire de rappeler quelques règles de bonne conduite sur les routes du pays. Malheureusement, entre la nécessité de réguler et l’envie d'écraser ce qui semble être une plateforme de survie pour beaucoup, la balance est dure à trouver.
Les usagers prennent la parole
Les usagers ne cachent plus leur désespoir face à des mesures jugées trop restrictives. « On n’a pas le temps d’attendre le bus qui vient une fois toutes les heures. La moto, c’est notre vie ! » s’insurge un jeune habitant rencontré au coin d’une rue animée de Douala. Ce sentiment reflète une réalité : la plupart des Camerounais n'ont pas le luxe d'attendre des réformes tangibles qui, visiblement, prennent du temps à se mettre en place. De plus, il est important de rappeler que ces motos représentent également une source de revenus pour de nombreuses familles qui peinent à joindre les deux bouts.
Un flou juridique désastreux
Les récentes déclarations du ministre soulèvent des questions légitimes concernant le flou juridique qui entoure ce secteur. D’un côté, on prône des mesures plus strictes pour assurer la sécurité routière, mais de l’autre, on oublie souvent que l’infrastructure routière elle-même laisse à désirer. La cohabitation des véhicules motorisés, des motos et des piétons dans des zones urbaines densément peuplées est un véritable défi. Les autorités semblent frappées d’amnésie lorsqu’il s’agit de réaliser des investissements adéquats pour améliorer les conditions de circulation.
Dans ce contexte, la régulation des motos-taxis devrait être accompagnée d'une réflexion plus globale sur l’état des routes et des moyens de transport alternatifs. Tout le monde s'accorde à dire que la sécurité est primordiale, mais elle ne peut pas se faire au détriment des moyens de subsistance de la population.
Il est grand temps pour les autorités de trouver un terrain d’entente et de construire une politique de transport qui prenne en compte les réalités du terrain. La balle est dans leur camp !
Laisser un commentaire
Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.