
CCCC, les chasseurs de bots congolais qui font trembler l'armée numérique rwandaise
« 🎯 DEBUSQUEZ – SIGNALEZ – MARQUEZ. »
Non, ce n’est pas le slogan d’un jeu vidéo, mais bien celui du Commando Civil Connecté Congolais, alias CCCC, un collectif de jeunes Congolais, locaux et de la diaspora, qui ont décidé de prendre les armes numériques contre ce qu’ils appellent l’“armée numérique rwandaise”. Un groupe de "geeks patriotes" qui ne jouent plus. Et ça fait du bruit.
LA GUERRE SE DÉPLACE : DES COLLINES DU NORD-KIVU AUX TIMELINES DE TWITTER
Dans un contexte géopolitique déjà explosif, où le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon de nombreuses sources internationales, poursuit ses avancées meurtrières à l’Est du Congo, la guerre ne se mène plus seulement à la kalach. Elle se fait aussi à coups de threads, de hashtags, de trolls et de fake news bien ficelées.
CIBLE IDENTIFIÉE – SCALP À OBTENIR@AliceK59798288 opère en mode silencieux mais régulier. Relais actif, déguisé, qui alimente les narratifs d’intox en toute discrétion. Ce genre de profil est moins visible mais tout aussi toxique.
— CCCC 🇨🇩☠️ (@CCCC_RDC) March 29, 2025
📌 Pas de tweets directs frontaux, mais des… pic.twitter.com/1fuPJ9xhkH
C’est dans ce chaos numérique que le collectif CCCC est né. Leur mission : traquer et faire suspendre les comptes qui, selon eux, participent à la propagande de guerre du M23/AFC en relayant des mensonges, des récits déformés, et des messages de démoralisation. Leur outil ? Le signalement massif. Leur terrain ? Twitter (pardon, “X” !).
"On ne peut pas laisser la guerre de l'information être perdue alors que nous avons les moyens techniques d’y répondre," explique le fondateur du collectif, que nous appellerons Capitaine 4C pour préserver son anonymat. “Nous sommes des jeunes, des citoyens, certains en RDC, d’autres à Paris, à Montréal, à Nairobi… mais tous unis par une même colère face à la manipulation grossière qui est faite du récit congolais en ligne.”
CCCC : UN COMMANDO DE PATRIOTES NUMÉRIQUES
L’organisation du collectif est étonnamment professionnelle pour un groupe civil. Leur site web, http://4C.Army, affiche leur mission sans détour :
🇨🇩 Commando Civil Connecté Congolais
☠️ Chasser l’armée numérique rwandaise
⚔️ Rejoignez-nous ! #CCCC
Ils ne se contentent pas de signaler des comptes. Ils documentent, archivent, exposent les structures de désinformation. Ils publient des preuves, des captures d'écran, et identifient même les cycles de tweets automatisés. On est loin d’un simple appel au signalement émotionnel. Le tout dans une ambiance de résistance 2.0.
“On est des nerds du digital, on sait comment fonctionnent les algorithmes. Et si le Rwanda pense pouvoir inonder les réseaux avec de la propagande militarisée, nous, on est là pour faire le ménage.” poursuit Capitaine 4C.
UNE GUERRE NÉCESSAIRE EN TEMPS DE GUERRE
Ce combat pour la vérité, bien que virtuel, a des conséquences bien réelles. Le collectif affirme avoir réussi à faire suspendre plusieurs dizaines de comptes pro-M23, certains cumulant des milliers d’abonnés. Cela réduit l’amplification des messages toxiques, freine la viralité des intox, et redonne un peu d’espace aux voix congolaises authentiques.
Mais ce n’est pas sans risque. Certains membres du collectif font déjà l’objet de menaces, de tentatives de doxxing, voire d’intimidation en ligne. La riposte n’est pas qu’un tweet supprimé — c’est un bras de fer entre des citoyens numériques et des entités structurées, parfois même militarisées.
Pour Capitaine 4C, cela ne change rien : “Si on n'agit pas, on perd. On perd notre récit, on perd nos vérités, on perd nos jeunes dans la confusion. Nous sommes en guerre. Et cette guerre passe aussi par les réseaux.”
UN MODÈLE À EXPORTER ?
Ce genre d'initiative spontanée, sans encadrement d’ONG, sans financement international, est rarissime en Afrique. Une armée civile auto-organisée, qui oppose à la désinformation une résistance structurée. Le CCCC n’est pas un gadget militant. C’est une doctrine de guerre numérique qui pourrait bien inspirer d'autres mouvements citoyens à travers le continent.
Ils ne demandent ni likes ni subventions. Juste de les rejoindre, de les soutenir, et surtout, de ne pas rester passifs.
“Notre arme, c’est l’algorithme. Notre bouclier, c’est la vérité. Et notre mission, c’est le Congo.”
— Capitaine 4C, fondateur du collectif CCCC
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