Gabon : Manifestation attendue le 7 janvier contre la modification de l’article 28 de la Constitution
Une mobilisation spontanée, initiée par Steeve Ilahou et soutenue par Gabon 2025, est annoncée contre la modification de l’article 28 de la Constitution gabonaise, qui supprime le devoir des citoyens de défendre les biens publics et le patrimoine national.
Un appel à la mobilisation face à une Constitution contestée
Le Gabon s’apprête à vivre une nouvelle vague de contestation. Steeve Ilahou, président de la plateforme Gabon en Action, a lancé un appel à la mobilisation mardi 7 janvier à 11h, devant la Cour constitutionnelle et la Présidence. L’initiative est également suivie par le collectif Gabon 2025, qui dénonce une nouvelle atteinte aux droits des citoyens.
En cause : la suppression du devoir de défense du patrimoine national et des biens publics dans l’article 28 de la nouvelle Constitution, récemment promulguée par le général Brice Oligui Nguema.
Les organisateurs dénoncent un acte qui, selon eux, retire aux citoyens leur droit et leur responsabilité de protéger leur pays. Une modification perçue comme une tentative d’affaiblir l’attachement du peuple à ses ressources et à son territoire.
L’article 28 : Un effacement aux conséquences lourdes
Dans la version soumise au référendum, l’article 28 stipulait que chaque citoyen avait le devoir de respecter et défendre les biens publics et le patrimoine national. Dans le texte final, cette obligation a disparu, ne laissant que la mention de la préservation de l’environnement.
Ce changement n’est pas anodin. Il affaiblit la responsabilité collective envers les infrastructures publiques, et certains redoutent qu’il ouvre la voie à une privatisation ou une appropriation abusive des ressources nationales.
Un climat de défiance croissant
Cette mobilisation intervient alors que la nouvelle Constitution fait déjà l’objet de vives contestations. Plusieurs articles ont été modifiés après le référendum, sans consultation populaire, alimentant un sentiment de trahison parmi la population.
De plus, ce mouvement s'inscrit dans un contexte de crise économique et sociale grandissante :
- Retards de paiement des fonctionnaires,
- Détérioration des services publics,
- Scandale autour de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG),
- Coupures d’électricité et d’eau à répétition.
Face à ces difficultés, la suppression d’un principe de protection du patrimoine national est perçue comme un signal supplémentaire du désengagement de l’État et de l’affaiblissement du rôle du citoyen dans la gestion du pays.
Un tournant pour la mobilisation citoyenne ?
L’appel à manifester devant les symboles du pouvoir pourrait marquer un tournant dans la contestation contre le régime d’Oligui Nguema. Après les critiques sur la gestion économique et les nombreuses promesses non tenues, la contestation prend une dimension plus symbolique : la défense de l’identité nationale et du droit des citoyens à protéger leur propre pays.
Reste à voir si cette mobilisation spontanée se transformera en mouvement de fond et si le gouvernement choisira la voie du dialogue ou de la répression face à une contestation qui ne cesse de grandir.
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