
Soudan : Abu Dhabi tisse des liens avec le général Burhan pour redéfinir l'influence géopolitique en Afrique de l'Est.
Abu Dhabi, bien décidé à jouer les entremetteurs sur la scène politique soudanaise, s'efforce de tisser des liens plus étroits avec le général Abdel Fattah al-Burhan, le chef de l'armée soudanaise. Une initiative qui pourrait bien transformer l'échiquier géopolitique de la région, avec des implications potentielles pour la sécurité et la stabilité du Soudan, mais aussi de toute la corne de l'Afrique.
Les ambitions exécutives d'Abu Dhabi
Il n'a échappé à personne que les Émirats arabes unis, sous l'égide d'Abu Dhabi, aspirent à se positionner comme un acteur incontournable en Afrique de l'Est. Cette nouvelle relation avec la junte militaire soudanaise n'est pas juste une affaire d'amitié diplomatique, mais un véritable saut dans l'influence. Après avoir jeté son dévolu sur d'autres acteurs dans la région, comme l'Éthiopie et l'Érythrée, Abu Dhabi semble maintenant vouloir sécuriser le Soudan, un pays stratégique, en mettant la main sur ses ressources et en s'assurant une base d'opérations géopolitique.
Le général Burhan : un homme de poker
En soutenant Burhan, les Émirats espèrent obtenir le soutien d'un leader qui, lui-même navigue entre les eaux troubles d'une transition politique précaire. Le général, devenu le visage de l'armée soudanaise depuis la chute d'Omar el-Béchir, joue un jeu dangereux entre les forces politiques internes et les intérêts externes. Fort de l'appui d'Abu Dhabi, il pourrait renforcer son pouvoir, mais à quel prix ? L'histoire récente du Soudan est jalonnée de coups d'État et de luttes de pouvoir, et le général pourrait bien se retrouver piégé dans un écheveau d'ambitions étrangères.
Un partenariat aux promesses conditionnelles
Il ne sera pas surprenant que le rapprochement entre les Émirats et le général Burhan soit assaisonné de conditions. Abu Dhabi, avec sa réputation de bâtisseur d’infrastructures et de finances, pourrait offrir au Soudan des investissements, mais attendra en retour un doigté dans les choix politiques, de manière à protéger ses propres intérêts économiques. Ce partenariat pourra-t-il engendrer une réelle stabilité au Soudan ou ne sera-t-il qu'une autre alliance opportuniste vouée à l'échec ? Les observateurs restent sceptiques, craignant que ce ne soit un jeu à somme nulle, où seuls les joueurs extérieurs rentrent les gains.
À l'heure où le Soudan se trouve à un croisement décisif, l'opinion publique se retrouve tiraillée entre espoir et méfiance. Alors que certains voient un avenir prometteur avec des alliés solides, d'autres restent prudents, rappelant les dérives des alliances antérieures. Les mois à venir seront déterminants pour déterminer si cette nouvelle page dans les relations entre Abu Dhabi et Khartoum sera celle d'une prospérité partagée ou d'un coup supplémentaire dans un jeu déjà trop compliqué.
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