Burkina Faso : la nomination de Sango, entre espoir et défis politiques.
Burkina Faso : un vent de changement souffle sur le gouvernement. La nomination de Paul-Henri Sandaogo Damiba à la tête du pays, à la suite d’un coup d’État à la fin de l’année 2022, a profondément bouleversé le paysage politique. Dans cette mouvance de transformation, le général Abdramane Sango s'est vu confier la charge de Premier ministre, un choix qui interpelle et suscite de nombreuses réactions au sein de la population.
Un nouveau premier ministre pour un nouveau souffle
Le général Abdramane Sango, un nom que peu de Burkinabé avaient vraiment en tête avant ce nouveau tournant. Provenant de l'ombre des quartiers militaires, il s'illustre dans l'art de jongler entre la politique et le militaire, à la manière d'un illusionniste. Ce choix stratégique du président de transition semble être une tentative de stabiliser le pays en proie à une insurrection croissante, tout en facilitant la transition politique. Mais peut-on vraiment espérer que la désignation d'un militaire à la tête du gouvernement soit synonyme de progrès ? Dans un pays où la méfiance envers le pouvoir règne, la question mérite d'être posée.
Les défis qui attendent Sandaogo
Sa première tâche ne sera pas de profiter de la douceur d’un fauteuil doré, mais plutôt d’affronter une série de défis monumentaux. Le Burkina Faso subit les affres d’une insécurité sans précédent. Les attaques terroristes se multiplient, faisant des victimes parmi la population civile et les forces de défense. Sango devra jongler avec les attentes d'un peuple épuisé et désillusionné. Les Burkinabés attendent qu'il fasse preuve de fermeté face aux groupes armés, tout en assurant la sécurité des citoyens. Parallèlement, il devra gérer le retour de la confiance envers les institutions gouvernementales, un casse-tête qui nécessite plus qu'une coupe de cheveux militaire et un uniforme brillant.
Une révolution politique en marche ?
Si la nomination de Sango représente l'espérance d’un nouveau départ, elle soulève également des scepticismes. La question de la légitimité des militaires au pouvoir revient sur le devant de la scène. Les récentes révolutions citoyennes à travers le continent africain posent la question : le Burkina Faso est-il en train de vivre une véritable révolution politique ou un simple changement de garde ? Les Burkinabés, eux, en ont assez des promesses non tenues. Ils aspirent à une gouvernance transparente, à l'éradication de la corruption et à la construction d'une économie solide. Si Sango ne parvient pas à répondre à ces attentes, il risque de connaître le même sort que ses prédécesseurs.
En résumé, l'ère Sango commencera sous une intense pression, les Burkinabés espérant plus qu'une promesse. Le nouveau Premier ministre saura-t-il convaincre son peuple qu'il est le leader dont le pays a besoin, ou sera-t-il un autre acteur dans le drame politique burkinabé ? Seul le temps dévoilera la vérité de cette nomination.
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