Ouganda, le général Kainerugaba se retire de X dans un climat explosif

Le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni, a une nouvelle fois défrayé la chronique en annonçant son départ de la plateforme X (anciennement Twitter). Cette décision intervient après une série de déclarations controversées qui ont suscité l'indignation tant au niveau national qu'international.

Un général aux tweets incendiaires

Muhoozi Kainerugaba, souvent perçu comme le dauphin potentiel de son père, est réputé pour ses prises de position provocatrices sur les réseaux sociaux. En octobre 2022, alors qu'il occupait le poste de commandant des forces terrestres, il avait affirmé que son armée pourrait capturer Nairobi en deux semaines, provoquant une crise diplomatique avec le Kenya voisin. Cette sortie lui avait coûté son poste, bien qu'il ait été simultanément promu au rang de général quatre étoiles.

Plus récemment, en janvier 2025, il a déclaré vouloir décapiter le principal opposant politique, Bobi Wine, si ce n'était l'intervention de son père. Ces propos ont ravivé les critiques quant à son comportement jugé irresponsable et dangereux pour la stabilité du pays.

Pressions et critiques croissantes

Les déclarations intempestives de Muhoozi ont non seulement terni l'image de l'Ouganda sur la scène internationale, mais ont également alimenté les spéculations sur une succession dynastique. En septembre 2024, il avait affirmé que "le prochain président sera soldat ou policier", insinuant que les forces de sécurité ne permettraient pas à un civil de diriger le pays après son père. Ces propos ont été perçus comme une menace directe à la démocratie ougandaise et ont suscité de vives réactions de l'opposition et de la société civile.

Un départ stratégique ou une manœuvre politique ?

L'annonce de son retrait de la plateforme X peut être interprétée de plusieurs manières. Certains y voient une tentative de désamorcer les tensions et de redorer son image en prévision des élections de 2026. D'autres estiment qu'il s'agit d'une manœuvre orchestrée pour détourner l'attention des véritables enjeux politiques et économiques auxquels l'Ouganda est confronté.

Quoi qu'il en soit, le silence numérique de Muhoozi Kainerugaba pourrait offrir un répit temporaire aux relations diplomatiques de l'Ouganda. Cependant, la question demeure : cette absence sera-t-elle synonyme d'une réelle introspection ou d'une simple pause avant de nouvelles provocations ?