Cacao en Côte d'Ivoire : hausse des prix, mais les producteurs restent insatisfaits
En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, la récente hausse de 20 % du prix d’achat de la fève, atteignant 1 800 FCFA le kilo, laisse les producteurs sceptiques. Malgré cette augmentation, ils estiment que les prix ne reflètent toujours pas la hausse des cours mondiaux. Selon l'Association des producteurs de café-cacao (Anaproci), les cultivateurs espéraient recevoir au moins 60 % du prix CAF, conformément aux règlements internationaux. De plus, ils dénoncent d'autres défis comme le vieillissement des plantations et les maladies affectant les récoltes.
Une hausse qui ne convainc pas
Bien que le gouvernement ivoirien ait affiché cette hausse comme un geste pour améliorer les conditions des agriculteurs, ces derniers continuent de souffrir d'une précarité accrue. L'écart entre les cours internationaux et le prix local demeure un problème récurrent. Le président de l'Anaproci, Koffi Kanga, a fait remarquer que cette hausse de 20 % est loin de couvrir les besoins des producteurs qui font face à des coûts de production élevés et des conditions climatiques difficiles.
Les défis structurels ignorés
Au-delà du simple prix d’achat, les agriculteurs doivent composer avec d'importants obstacles structurels. Le vieillissement des vergers, un problème généralisé, affecte considérablement les rendements. Les maladies du cacao, comme le swollen shoot, continuent de dévaster de vastes zones de culture, tandis que les financements pour revitaliser ces plantations sont insuffisants. Le gouvernement avait promis de soutenir les agriculteurs en matière de couverture maladie universelle, mais là encore, les producteurs restent sceptiques quant à la mise en œuvre concrète de ces mesures.
Un modèle à repenser
Le cacao en Côte d'Ivoire représente environ 1 million d'emplois directs et fait vivre près de 5 millions de personnes. Ce secteur vital pour l'économie nationale souffre cependant de dysfonctionnements profonds qui, malgré les ajustements de prix, continuent d'exacerber la pauvreté en milieu rural. La hausse des prix des fèves, si elle n’est pas accompagnée de réformes plus profondes, risque de rester une mesure cosmétique qui ne résoudra pas les problèmes structurels des producteurs.
Réponse du gouvernement : entre ajustement et promesses
Le gouvernement ivoirien s'efforce de justifier cette hausse comme un geste de bonne volonté, tout en promettant d'autres ajustements pour mieux refléter les conditions du marché mondial. Cependant, pour les agriculteurs, la patience s’épuise. Les producteurs réclament davantage qu’une simple augmentation des prix : ils appellent à une révision des mécanismes de répartition des revenus, des mesures concrètes pour lutter contre les maladies et un véritable plan de rénovation des plantations vieillissantes.
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