Le Rwanda est en proie à une épidémie mortelle du virus de Marburg, avec un 11e décès confirmé. Depuis le premier cas détecté fin septembre, 27 personnes ont été infectées. L'épidémie, bien que contenue pour l’instant à quelques régions, inquiète par son taux de mortalité qui frôle les 90 %, rappelant sinistrement le virus Ebola. Les autorités sanitaires ont pris des mesures de prévention drastiques, mais un confinement généralisé n’a pas encore été décidé. Le spectre d’une crise sanitaire de grande ampleur plane néanmoins sur le pays.
Marburg, l’ombre d’Ebola qui plane
Marburg, cousin proche du tristement célèbre virus Ebola, est un virus filovirus extrêmement contagieux, transmis par des fluides corporels et des contacts rapprochés. Les symptômes, eux aussi similaires, incluent des fièvres hémorragiques, des vomissements et des diarrhées sévères, accompagnés d’un choc systémique rapide. Si la prise en charge rapide est un facteur clé de la survie, les infrastructures sanitaires, souvent débordées dans les pays africains touchés par ce type d’épidémie, sont rarement en mesure de gérer un afflux massif de patients.
Le taux de mortalité alarmant de Marburg – avoisinant les 88 % – rend cette épidémie particulièrement redoutée. Depuis les premières heures de l’épidémie, les autorités rwandaises travaillent avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC) pour endiguer la propagation. Pourtant, avec 11 morts sur 27 cas recensés, l'efficacité des mesures est encore largement questionnée.
Des mesures de prévention intensifiées
L’Afrique de l’Est, habituée aux crises sanitaires, tente de tirer des leçons des épidémies passées, notamment celles d’Ebola en Afrique de l’Ouest qui avaient ravagé des pays comme la Sierra Leone et le Liberia entre 2014 et 2016. Cependant, le défi reste immense. Le gouvernement rwandais a intensifié ses campagnes de sensibilisation dans les régions touchées. Des équipes de santé sillonnent les communautés pour identifier et isoler les potentiels nouveaux cas, mais la difficulté de la tâche réside dans le caractère rapide et souvent foudroyant de la maladie.
Des quarantaines ciblées sont instaurées pour limiter la propagation dans les zones les plus touchées, tandis que plus de 200 personnes ayant été en contact avec les victimes sont surveillées de près. Pourtant, aucune mesure de confinement national n’a été décrétée, probablement par crainte des répercussions économiques et sociales qu’un tel verrouillage pourrait engendrer. Les autorités comptent sur la collaboration des populations locales pour suivre les directives et limiter les risques.
Une communauté internationale aux aguets
Le Rwanda, malgré une réponse initiale jugée appropriée, reste sous haute surveillance internationale. La proximité du pays avec la République démocratique du Congo (RDC), où des épidémies d’Ebola avaient récemment été déclarées, inquiète les experts. Les frontières poreuses, associées à la mobilité des populations, pourraient aggraver la situation, d’autant plus que les infrastructures médicales locales peinent déjà à gérer les cas actuels.
L'OMS et d'autres agences de santé ont mobilisé des ressources, non seulement pour soutenir le personnel médical rwandais, mais aussi pour mener des recherches sur le terrain afin de mieux comprendre la propagation du virus et prévenir de nouvelles flambées. À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement spécifique pour Marburg, et les efforts se concentrent donc sur le traitement symptomatique et le soutien aux patients.
Réponse régionale et défis à venir
Les épidémies de virus tels que Marburg et Ebola dans la région soulignent la fragilité des systèmes de santé en Afrique centrale et de l’Est. Malgré des efforts constants pour renforcer les capacités locales, les pénuries de personnel, de médicaments et d’équipements médicaux restent des obstacles majeurs à une gestion efficace des crises. De plus, le manque de ressources pour la recherche et le développement de vaccins ou de traitements spécifiques complique encore davantage la lutte contre ce type de maladie.
Si l’épidémie n’a pas encore atteint des proportions dévastatrices, les experts craignent qu’une mauvaise gestion ou un retard dans l’intervention ne conduisent à une propagation rapide et incontrôlable. La vigilance reste donc de mise, non seulement pour le Rwanda, mais aussi pour l’ensemble de la région, qui doit faire face à une menace sanitaire persistante et potentiellement dévastatrice.
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