
Cybercriminalité en Afrique : phishing, sextorsion et ransomwares en pleine explosion
La cybercriminalité s'est imposée comme l'une des nouvelles puissances invisibles en Afrique. Des vagues de phishing, des campagnes de sextorsion glaçantes et une invasion de rançongiciels désorganisent les États, humilient les entreprises et isolent les victimes. Derrière cette marée, un vide juridique et une lenteur coupable.
La machine criminelle numérique s'emballe
Interpol le confirme : la cybercriminalité grimpe en flèche sur le continent. Dans des pays comme la Zambie, les alertes ont augmenté de plusieurs milliers de pourcents en un an. Le phishing, piège numérique classique mais toujours redoutable, reste la porte d’entrée principale. Il mime la banque, usurpe le fisc ou l’assurance, se glisse dans la boîte mail puis siphonne tout. Et quand le phishing échoue, le rançongiciel entre en scène. En Égypte, en Afrique du Sud, des milliers de cas ont été recensés en quelques mois. Le logiciel prend en otage les données, paralyse les systèmes, exige un paiement en cryptomonnaie pour relâcher l’emprise. Rien n’est épargné, ni les ministères, ni les entreprises publiques, ni les plateformes de données.
La sphère intime devient terrain d’extorsion
Dans une Afrique hyperconnectée, l’intimité devient aussi vulnérable que les comptes bancaires. La sextorsion explose. Les cybercriminels infiltrent les réseaux sociaux, séduisent, enregistrent, menacent de publier. Des vies sont broyées pour quelques images volées, des familles ruinées pour éviter le scandale. Les fraudes par compromission d’emails professionnels prolifèrent en parallèle. De Lagos à Abidjan, des entreprises tombent dans le piège, perdant parfois des centaines de milliers de dollars dans un simple virement truqué.
Des ripostes trop lentes pour une menace galopante
Face à ces attaques, les États africains sont désarmés. La plupart n’ont ni les lois adaptées, ni les moyens techniques, ni les formations nécessaires. Les équipes cyber sont sous-financées, les signalements peu exploités, les poursuites lentes et inefficaces. Pourtant, des efforts se dessinent. Des opérations coordonnées par Interpol ont permis des arrestations, des réseaux démantelés, des campagnes de sensibilisation lancées. Des partenariats avec le secteur privé ont permis de débusquer des malwares sophistiqués, de cartographier les attaques. Mais tout cela reste insuffisant.
La cybercriminalité avance vite, elle frappe fort, elle humilie. Elle rend la technologie suspecte, elle sape la confiance numérique, elle fragilise des États entiers. Et pendant qu’on discute encore de la manière de réagir, elle continue de prospérer.
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