
Doha 2025 : l’accord qui rend à l’État congolais sa souveraineté effective
Signée le 19 juillet 2025 à Doha entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement RDF/M23, la Déclaration de principes marque une avancée majeure vers la paix. Mais au cœur de cet accord, une priorité absolue : restaurer l’autorité de l’État congolais sur tout le territoire.
Pourquoi l’autorité de l’État est la clé
L’histoire récente des conflits le montre cruellement : sans rétablissement des institutions, aucun accord de paix ne tient. En Somalie, après 1991, l’effondrement de l’État a laissé place à des décennies de chaos. Au Liban, c’est le retour de l’armée nationale après l’accord de Taëf (1989) qui a permis une stabilisation. En Colombie, l’accord avec les FARC (2016) n’a pas suffi là où l’État est resté absent, laissant prospérer dissidents et narco-militants.
Ce que prévoit Doha
Pour éviter l’échec de l’accord d’Addis-Abeba (2013), où le M23 avait été partiellement démobilisé mais avait repris les armes en 2022, Doha introduit des garanties fortes :
Un cessez-le-feu permanent, préalable au retour de l’administration publique. Un mécanisme international de vérification (MONUSCO, Union africaine, Qatar) pour surveiller le retrait et l’application. Une feuille de route claire pour redéployer l’armée congolaise (FARDC) et relancer les services publics.
Redonner un visage à l’État
Dans les zones que contrôlait le M23, la population a subi exactions, déplacements massifs (plus de 500 000 personnes depuis janvier 2025) et pillage des ressources. La restauration de l’État ne signifie pas seulement désarmer les milices : elle implique de ramener la justice, la santé, l’école, l’économie, bref, de reconstruire une souveraineté vécue au quotidien.
Le vrai test : l’action
La Déclaration de Doha offre un cadre juridique et politique fort. Mais tout repose désormais sur l’exécution :
Retrait complet et vérifié du M23, présence effective des autorités civiles et militaires, suivi international crédible et sanctions contre les réfractaires.
Comme l’a rappelé le gouvernement congolais, la paix ne se joue pas sur la scène diplomatique, mais sur le terrain. Rendre à l’État congolais sa souveraineté effective, c’est refuser que des groupes armés définissent l’avenir d’un peuple de plus de 100 millions d’habitants.
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