Ecobank condamnée en RDC : Octavia remporte une manche décisive dans son bras de fer contre Astalia
Un affrontement à travers les tribunaux congolais et internationaux
Octavia, société minière émirati appartenant à l'entrepreneur français Pascal Beveraggi, opérant en RDC via sa filiale NB Mining Africa, est aux prises depuis plusieurs années avec l'entreprise mauricienne Astalia appartenant à l'homme politique Katangais Moïse Katumbi. Octavia accuse Katumbi d’avoir orchestré une saisie frauduleuse de ses actifs pour paralyser ses opérations.
Procès après procès, de Dubaï à Paris en passant par Kinshasa, la justice donne raison à Octavia. La condamnation d'Ecobank cette semaine à verser 5,5M€ à NB Mining Africa vient confirmer la direction du bras de fer.
Depuis 2015, de nombreuses décisions contestées ont conduit à des saisies illicites de plusieurs millions de dollars, orchestrées par Astalia avec la complicité de banques locales et de forces armées. En août 2020, la prise illégale des actifs de NB Mining à Lubumbashi a même provoqué des affrontements sanglants, conduisant à plusieurs morts et blessés parmi les employés.
L’affaire remonte aux origines de NB Mining, dont les actifs ont été rachetés par Octavia après la chute du groupe Necotrans, qui avait lui-même acheté NB Mining (appelé à l'époque MCK) à Astalia quelques années auparavant.
Mais dès 2020, Astalia, soutenue par des forces locales et usant de différents stratagèmes, a voulu profiter du flou autour de la faillite de Necotrans pour multiplier les actions judiciaires et saisir illégalement des biens financiers et matériels, d'Octavia, parmi lesquels l'argent détenu sur les comptes d'Ecobank.
Malgré un jugement récent du Tribunal de Kinshasa annulant tous les documents produits par Astalia, la restitution des actifs reste encore et toujours entravée.
Ecobank condamnée : de l'espoir pour NB Mining Africa
Le 5 octobre 2024, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a condamné une partie des actions de spoliation orchestrées par Astalia. Le verdict souligne des infractions graves, dont des détournements de fonds et des abus de confiance mis en oeuvre par l'entreprise et la banque.
EcoBank RDC, au centre de ces manœuvres, a été condamnée à verser 5,5 millions de dollars à Octavia pour avoir facilité les transactions illégales. Toutefois, l’exécution du jugement se heurte à de nombreux obstacles politiques et locaux, rendant le recouvrement des actifs encore incertain.
Perspectives et doutes sur l’avenir
Malgré la victoire en justice, Octavia doit encore affronter des obstacles pour faire appliquer les décisions de restitution des biens spoliés. La corruption, l’implication des autorités locales, et les manœuvres politiques d’Astalia compliquent l'exécution des décisions.
Cette affaire illustre les défis posés aux entreprises opérant en RDC face à des acteurs locaux influents, capables de détourner le système judiciaire pour leur propre profit. Si Octavia maintient sa lutte pour récupérer ses actifs, l'avenir de NB Mining Africa reste incertain, dans un pays où les batailles juridiques se jouent souvent en dehors des tribunaux.
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