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Article: Iran tire un missile hypersonique sur Israël et menace de fermer le détroit d’Ormuz : spectre d’un choc pétrolier mondial

Iran tire un missile hypersonique sur Israël et menace de fermer le détroit d’Ormuz : spectre d’un choc pétrolier mondial

Iran tire un missile hypersonique sur Israël et menace de fermer le détroit d’Ormuz : spectre d’un choc pétrolier mondial

Le missile de la rupture

Le monde a retenu son souffle dans la nuit du 17 au 18 juin. Loin des négociations prudentes, des paroles mesurées ou des jeux d’influence feutrés, l’Iran a préféré l’éclat d’un geste frontal : un missile hypersonique Fattah-1, bijou de technologie militaire, a été tiré en direction d’Israël. Un projectile à la fois rapide comme l’éclair et terriblement agile, capable de manœuvres en vol, franchissant le ciel à une vitesse insensée. Si l’armée israélienne affirme avoir neutralisé la menace, la portée symbolique, elle, ne l’est pas.

Ce tir, c’est la matérialisation brutale d’une rupture. Depuis des semaines, les tensions entre Israël et l’Iran montaient comme une marée noire. Les frappes ciblées de Tsahal, les opérations des Gardiens de la Révolution, les messages cryptés passés par missiles interposés : tout laissait présager une escalade. Mais en recourant à l’arme hypersonique, Téhéran franchit un cap technologique qui inquiète jusqu’aux stratèges les plus endurcis. Ce n’est plus un bras de fer. C’est une démonstration.

 

Ormuz, la gorge du monde

L’Iran ne s’est pas arrêté là. Comme pour accompagner ce tir d’un frisson de terreur supplémentaire, Téhéran a déclaré être prêt à fermer le détroit d’Ormuz. Une menace lourde de conséquences, souvent agitée comme une épée de Damoclès mais rarement prise au pied de la lettre. Cette fois, la donne a changé.

Ormuz, c’est un couloir de 39 km de large, un passage obligé pour près de 20 % du pétrole mondial. Le fermer, même partiellement, c’est assécher le flux vital de l’économie globale. Les experts parlent déjà d’un scénario catastrophe : le baril à 120 dollars, les tankers bloqués ou déroutés, les marchés en panique, les devises fragiles qui s’effondrent.

La moindre tension dans ce couloir, déjà miné de conflits sous-jacents, suffit à faire grimper les primes d’assurance, les délais de livraison, et les prix à la pompe. Cette fois, avec un conflit ouvert en toile de fond, l’hypothèse du blocus n’est plus théorique. L’Iran a les moyens militaires d’agir : drones navals, mines sous-marines, missiles anti-navires. Et surtout, il a un mobile politique. Montrer que la guerre n’est plus confinée au Levant, mais qu’elle peut déborder dans les veines de la mondialisation.

L’Afrique sous la pression, mais pas sans cartes

Comme à chaque choc pétrolier, ce sont les plus vulnérables qui en paieront le prix. L’Afrique, grande importatrice d’hydrocarbures, déjà étranglée par des dettes en devises et des budgets publics en lambeaux, est au bord de l’asphyxie. Dans les métropoles du continent, les hausses du prix du carburant se répercutent instantanément : transport, pain, riz, électricité… tout suit. Et la colère gronde.

La dernière flambée de 2022 avait suffi à déclencher des mouvements sociaux massifs au Ghana, au Sénégal, en Tunisie. Celle qui s’annonce pourrait être plus violente encore, car elle intervient dans un contexte d’épuisement politique, de frustrations accumulées et de gouvernements souvent déconnectés des réalités quotidiennes.

Mais dans cette crise se cache aussi une opportunité. Les pays africains producteurs de pétrole (Nigeria, Angola, Congo-Brazzaville, Gabon) voient leur pétrole redevenir stratégique. Les grandes puissances cherchent à sortir de la dépendance au Moyen-Orient. Elles regardent désormais vers le Golfe de Guinée, vers les gisements du Delta du Niger, vers les terminaux d’exportation angolais.

Ce regain d’intérêt peut être monnayé, s’il est bien géré. L’Afrique peut poser ses conditions, réclamer des investissements, exiger des transferts de technologie, des contrats plus équitables. À condition de ne pas céder à la tentation de vendre vite et mal. À condition de parler d’une seule voix, aussi.

Le paradoxe est cruel : le continent pourrait tirer profit d’une crise dont il est aussi la victime. Mais il ne s’agit plus d’être passif. Le pétrole africain, jusqu’ici bradé, peut devenir une monnaie diplomatique, un levier stratégique. Encore faut-il s’en servir avec intelligence.

 

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