
Kinshasa tisse sa toile : entre accord avec Washington et séduction de Londres
Alors que la RDC finalise un accord stratégique avec les États-Unis, une délégation congolaise multiplie les rencontres diplomatiques et économiques à Londres pour renforcer son attractivité internationale.
Un deal minier sous influence américaine
La RDC est sur le point de conclure un accord stratégique avec les États‑Unis – annoncé par le président Félix‑Antoine Tshisekedi à l’occasion de la fête nationale du 30 juin 2025 – visant à valoriser souverainement le cuivre, le cobalt et le lithium, tout en garantissant que les retombées économiques profitent aux populations locales et stimulent la transformation locale et l’emploi.
Washington entend ainsi diversifier ses sources face à la domination chinoise dans le secteur minier congolais, en échange d’un soutien à la stabilisation sécuritaire dans l’Est du pays, toujours fragile face aux avancées du M23.
A Londres, diplomatie et business en mode accéléré
Pendant que Kinshasa boucle ce partenariat stratégique, une délégation congolaise séjourne à Londres pour multiplier les rencontres. Elle a notamment échangé avec Sir Gavin Williamson, président du groupe parlementaire d’amitié Royaume‑Uni–RDC, et avec Baroness Verma, ancienne sous‑secrétaire au développement international, intéressée à investir dans les énergies renouvelables en RDC.
Ces élus ont également rencontré des parlementaires britanniques partisans de sanctions contre Kigali, saluant une convergence sur la nécessité de mettre fin aux ingérences rwandaises et au pillage des minerais congolais.
Ambitions d’image et attractivité retrouvée
Aux yeux de Kinshasa, cette offensive diplomatique sert plusieurs objectifs :
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Affirmer que la RDC redevient un acteur crédible et souverain sur la scène internationale, comme l’a réaffirmé le président Tshisekedi.
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Rassurer les investisseurs étrangers, en diversifiant les alliances au-delà de la Chine dominante.
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Et faire de la stabilité une condition du développement : l’accord avec Washington anticipe un volet paix‑sécurité assorti à l’engagement minier, dans un contexte où le M23 poursuit son expansion dans l’Est congolais.
Un pari clivant : espoir ou illusion ?
Certains analystes saluent une stratégie audacieuse : se libérer de l’emprise chinoise, renforcer les capacités locales, booster l’emploi, tout en assumant une diplomatie proactive à Londres comme à Washington. Pour eux, la RDC dessine un nouveau modèle économique fondé sur la souveraineté et l’innovation minière.
Mais pour d’autres, c’est un pari risqué. Ils pointent la pression démocratique américaine, notamment via le dossier Dan Gertler et l'idée de lever ses sanctions pour regagner du terrain dans les mineraisn comme symptôme d’une renégociation maladroite des équilibres de pouvoir, qui pourrait brouiller la souveraineté réelle du pays.
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