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Article: L'opposition tchadienne boycotte les législatives de décembre : vers une crise politique durable ?

L'opposition tchadienne boycotte les législatives de décembre : vers une crise politique durable ?
boycott électoral

L'opposition tchadienne boycotte les législatives de décembre : vers une crise politique durable ?

Les élections législatives au Tchad, prévues pour le 29 décembre 2024, sont déjà en proie à une polémique majeure. Quinze partis d'opposition, frustrés par ce qu'ils perçoivent comme une mascarade électorale, ont annoncé leur boycott. Ce bloc, constitué notamment des plus farouches critiques du régime actuel, considère que les conditions nécessaires pour un scrutin transparent et équitable ne sont pas réunies.

Un scrutin jugé « joué d'avance »

Pour l’opposition, cette élection n'est rien de moins qu'une supercherie orchestrée par le pouvoir en place pour renforcer son emprise. Ils dénoncent un processus « biaisé » où les réformes fondamentales ont été ignorées. Leurs demandes étaient pourtant claires : révision du fichier électoral, découpage électoral plus juste et garanties d’une véritable transparence. Mais face à l'absence de réponses satisfaisantes, ils ont choisi de ne pas participer à ce qu'ils qualifient de « jeu de dupes »​

Pour l’opposition, cette élection n'est rien de moins qu'une supercherie orchestrée par le pouvoir en place pour renforcer son emprise. Ils dénoncent un processus « biaisé » où les réformes fondamentales ont été ignorées. Leurs demandes étaient pourtant claires : révision du fichier électoral, découpage électoral plus juste et garanties d’une véritable transparence. Mais face à l'absence de réponses satisfaisantes, ils ont choisi de ne pas participer à ce qu'ils qualifient de « jeu de dupes ».

L'annonce de ce boycott n'est pas seulement une manifestation de mécontentement, mais elle représente aussi un coup de frein pour le processus de transition démocratique initié après la mort de l'ancien président Idriss Déby en 2021. Son successeur, Mahamat Idriss Déby, déjà sous le feu des critiques pour sa gestion autocratique, est accusé de vouloir asseoir définitivement son pouvoir en organisant des élections « à huis clos », sans réelle compétition politique.

Le dilemme des Transformateurs

Pendant que l'opposition radicale tourne le dos aux élections, certains partis hésitent encore. C’est le cas des Transformateurs, le mouvement dirigé par l'influent opposant Succès Masra. Bien qu’il ait exprimé ses réserves, Masra a laissé entendre qu’une participation serait envisageable si certaines conditions étaient remplies. Cela inclut notamment des mesures claires pour garantir la transparence du processus électoral et la participation équitable de tous les acteurs.

L’indécision des Transformateurs reflète un climat politique fracturé où ni les acteurs pro-gouvernementaux ni l'opposition ne semblent trouver de terrain d’entente. La préparation des candidatures des partis proches du pouvoir, en parallèle de ce boycott, illustre la complexité du paysage politique tchadien.

Une transition démocratique en péril ?

Ce boycott n’est pas sans conséquence. Le refus de participer à ces élections pourrait non seulement remettre en question la légitimité du futur Parlement, mais aussi approfondir la crise politique au Tchad. Certains observateurs redoutent que cette décision n’accentue les tensions sociales et les divisions politiques déjà bien marquées depuis l’instauration du Conseil national de transition en 2021.

En effet, l’opposition accuse le régime de Mahamat Idriss Déby d’utiliser cette transition comme un outil pour prolonger indéfiniment son contrôle sur le pays, sous couvert de légitimité démocratique. Sans une opposition forte pour contrebalancer les partis pro-régime, la crainte est que ces élections deviennent un simple exercice de maintien du statu quo​.

La voie vers des élections justes et inclusives semble donc plus compromise que jamais. Et si certains espèrent encore un miracle de dernière minute pour rétablir la confiance dans le processus électoral, il est clair que la route vers une véritable démocratie au Tchad est semée d'embûches.

 

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