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Article: CAN 2025 : La Côte d’Ivoire, Bouée de Secours des Pays Sans Stade Homologué

CAN 2025 : La Côte d’Ivoire, Bouée de Secours des Pays Sans Stade Homologué
CAN 2025

CAN 2025 : La Côte d’Ivoire, Bouée de Secours des Pays Sans Stade Homologué

La CAN 2025, cette grande fête du football africain, s’annonce comme un évènement historique pour la Côte d’Ivoire. Mais en marge de la compétition, une petite révolution est en marche : la Côte d’Ivoire se transforme en terre d’accueil pour les équipes sans stade homologué. Oui, tu as bien lu ! La nation hôte de la CAN, avec ses infrastructures flambant neuves, devient la bouée de secours pour plusieurs sélections africaines qui n’ont tout simplement pas de terrain valide pour accueillir des matchs internationaux.

Petit retour en arrière : Pour être homologué, un stade doit répondre à des critères stricts imposés par la Confédération africaine de football (CAF). Ce n’est pas seulement une question de pelouse, mais aussi d’équipements, de sécurité, d’accessibilité, et bien plus encore. Or, plusieurs pays n’ont pas investi dans leurs infrastructures sportives depuis des décennies. Résultat ? Leurs stades sont souvent déclarés non conformes. Dans le cas des qualifications pour la CAN 2025, ce sont cinq nations qui se retrouvent sans lieu où jouer à domicile. Parmi elles, des habitués du problème comme le Bénin ou la Guinée.

Face à cette impasse, la Côte d’Ivoire, forte de ses stades tout neufs, joue le rôle de sauveur. Elle permet aux équipes de venir jouer leurs matchs qualificatifs sur ses terres. Une situation inattendue qui fait sourire certains, grimacer d’autres, mais qui marque surtout un tournant dans la gestion des compétitions internationales en Afrique.

Un Recours Nécessaire, Mais Ironique

L'ironie dans tout ça, c'est que la Côte d'Ivoire, autrefois critiquée pour son manque d'infrastructures, se retrouve aujourd'hui en position de prêteuse officielle de stades. Les projets de modernisation lancés à l’occasion de la CAN 2025 ont finalement porté leurs fruits. Félix Houphouët-Boigny, Bouaké, Yamoussoukro et San Pedro : les stades ivoiriens sont prêts, flambants neufs et dignes des plus grandes compétitions internationales. Une véritable métamorphose pour un pays qui a pris conscience que le football est bien plus qu'un sport ; c'est aussi une arme diplomatique.

Pour les pays comme le Bénin, le Rwanda, le Soudan, ou encore la Guinée, cette hospitalité de la Côte d’Ivoire est une aubaine. Non seulement cela leur permet de disputer leurs matchs qualificatifs, mais cela évite aussi de lourdes sanctions de la part de la CAF, voire des amendes. Mais la situation révèle un malaise plus profond : comment se fait-il que tant de nations africaines ne puissent pas organiser de matchs internationaux sur leur propre sol ?

Un Phénomène en Croissance

Si l'on regarde de plus près, cette situation n'est pas inédite, ni spécifique à la CAN 2025. Depuis quelques années, de plus en plus de fédérations se voient obligées de chercher refuge ailleurs pour disputer des compétitions internationales. Le cas du Togo en 2021, qui jouait en... Bénin, ou celui du Tchad, expulsé de ses propres terres en 2020, montrent bien que c'est un problème continental. En 2021, le nombre de pays sans stade homologué a atteint un niveau inquiétant.

Cette tendance s'explique en grande partie par le manque d'investissement dans les infrastructures sportives. Certains gouvernements préfèrent investir ailleurs, délaissant les stades qui se dégradent année après année. La CAF, de son côté, se montre de plus en plus stricte sur les exigences d’homologation, notamment après les nombreux incidents liés à la sécurité dans certains stades, de Lagos à Douala. Résultat ? Beaucoup de nations africaines se retrouvent sans stade conforme, comme un locataire en quête désespérée d’une chambre à louer.

La Côte d’Ivoire, un Soft Power en Pleine Expansion

Accueillir les matchs qualificatifs de la CAN pour les autres pays n'est pas seulement un geste de solidarité sportive. Cela renforce également l'influence politique et diplomatique de la Côte d’Ivoire sur la scène africaine. En ouvrant ses portes aux nations voisines, elle s'affirme comme un pôle de stabilité, un partenaire de confiance, et surtout, une puissance régionale en plein essor.

C’est ce qu’on appelle du soft power, la capacité à séduire et influencer non pas par la force, mais par les moyens culturels et diplomatiques. L’organisation réussie de la CAN 2025 permettra à la Côte d'Ivoire de consolider ce rôle d’acteur incontournable en Afrique de l'Ouest. Pour l’instant, les stades ivoiriens résonnent des chants de supporters béninois ou rwandais, mais d’ici peu, ils accueilleront les stars africaines du ballon rond pour la grande compétition.

Un Modèle à Suivre ?

Cette situation pourrait bien faire école. Le Maroc, par exemple, a depuis plusieurs années joué ce rôle de sauveur pour les équipes africaines sans stade. Avec ses infrastructures modernes, le Royaume a accueilli de nombreux matchs internationaux, s'imposant comme une alternative incontournable pour les fédérations en difficulté. La Côte d'Ivoire semble emprunter la même voie, et d'autres nations pourraient suivre cet exemple, notamment au Cameroun ou en Afrique du Sud, deux pays également bien dotés en infrastructures.

Cela dit, tout le monde ne partage pas cet enthousiasme. Certains observateurs pointent du doigt une « sous-traitance » qui ne fait que masquer un problème plus large : la mauvaise gestion des infrastructures sportives dans de nombreux pays africains. Car si la Côte d’Ivoire peut prêter ses stades aujourd’hui, qu’en sera-t-il si, à l’avenir, les stades africains sont toujours plus nombreux à fermer leurs portes faute d’investissements ?

L'Avenir du Football Africain : Entre Solidarité et Nécessité

Ce phénomène de location de stades ne devrait pas être une solution à long terme. Il faut impérativement que les gouvernements africains réinvestissent dans leurs infrastructures sportives. Le football est un sport-roi sur le continent, mais pour qu'il puisse continuer à grandir, il doit disposer d'infrastructures modernes et sûres.

La Côte d'Ivoire, en jouant ce rôle d'hôte temporaire pour les équipes sans stade homologué, montre la voie. Mais cette générosité doit surtout servir de leçon aux autres nations africaines : il est temps de prendre le problème des infrastructures sportives au sérieux. Sans cela, le football africain risque de stagner, alors même qu'il connaît une croissance spectaculaire en termes de talents et d’engouement populaire.

D'ici à la CAN 2025, il est à espérer que de plus en plus de pays suivront l’exemple de la Côte d’Ivoire et investiront massivement dans leurs stades. En attendant, les équipes sans domicile fixe savent qu'elles peuvent compter sur la chaleur ivoirienne, aussi bien dans les tribunes que sur le terrain.

 

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