Quand on pense à la Guinée et au football, on s'imagine des éclats de génie sur le terrain, des joueurs de talent comme Naby Keita, des espoirs déçus, parfois, mais jamais on n'aurait soupçonné qu’une partie du match se joue dans l’invisible, au-delà des crampons et des coups francs. Pourtant, l’ancien sélectionneur intérimaire du Syli National, Charles Paquille, vient de balancer une bombe : des pratiques mystiques gangrèneraient l’équipe, envenimant l’ambiance du vestiaire plus sûrement qu’une défaite cuisante face à un adversaire coriace.
Oui, vous avez bien lu. Paquille, qui a observé de près la sélection guinéenne, soupçonne fortement que des joueurs s’en remettent à des marabouts pour booster leurs performances ou, pire, déstabiliser leurs coéquipiers. Entre rituels douteux et amulettes mystérieuses cachées dans les sacs de sport, on se croirait presque dans un film d’aventure mal scénarisé. Mais c’est bien la réalité, selon Paquille. Les chaussettes trempées dans des décoctions mystiques avant les matchs ? C’est apparemment plus courant que les passes en profondeur dans cette équipe.
Un coup de marabout, et ça repart ?
Les marabouts, ces personnages énigmatiques que l’on retrouve dans plusieurs coins d'Afrique de l’Ouest, ont souvent la réputation de pouvoir influencer le destin. Que ce soit pour apporter la chance ou jeter des malédictions, leur "savoir-faire" est aussi craint que respecté. Mais de là à les retrouver indirectement sur la pelouse, alors là, c’est une autre histoire ! Pourtant, selon Paquille, ce phénomène n’a rien d’exceptionnel. Il va même jusqu’à dire que ces pratiques ont semé la discorde dans le groupe, chaque joueur soupçonnant l’autre de vouloir faire appel à des forces occultes pour briller, ou pire, nuire à ses coéquipiers.
La cohésion ? Elle aurait volé en éclats, tout comme l’espoir de jouer un football collectif. Quand on commence à croire que son propre partenaire de jeu peut être responsable de vos ratés à cause d’une poudre jetée en cachette ou d’un gris-gris dissimulé dans ses affaires, difficile de se concentrer sur les passes et les tirs cadrés. Bref, au Syli National, c’était le chaos complet.
Superstition et football, un vieux couple
Rien de vraiment nouveau sous le soleil du football africain. La superstition et les croyances mystiques ne sont pas rares sur le continent, et pas seulement en Guinée. Des histoires de sortilèges et de marabouts, on en raconte depuis des années, du Cameroun au Ghana, en passant par la Côte d'Ivoire. Que ce soit pour excuser des performances en berne ou pour expliquer des miracles sur le terrain, le maraboutage reste une explication qui a la peau dure.
Mais là où la Guinée se distingue, c’est dans le fait que ces pratiques semblent avoir pénétré profondément le vestiaire. Quand la croyance prend le dessus sur la tactique, on peut légitimement se demander si ce n’est pas là une des raisons pour lesquelles les performances de l’équipe restent irrégulières. Une mauvaise passe ? Et si c’était le marabout ? Un but raté ? C’est peut-être parce que le coéquipier d’à côté a misé sur une amulette plutôt que sur l’entraînement physique.
CAN 2025 : foot ou occultisme ?
Avec la CAN 2025 en ligne de mire, la Guinée doit rapidement remettre de l’ordre dans sa maison. Paquille lui-même n’accuse pas frontalement les joueurs, mais il pointe clairement du doigt cette atmosphère de suspicion qui règne au sein du Syli. La confiance entre les membres de l’équipe serait à son plus bas niveau, rendant toute performance collective compliquée.
Alors, que faire ? Faut-il un exorcisme dans le vestiaire avant de penser à revoir les schémas tactiques ? Ou bien le maraboutage n’est-il finalement qu’une excuse pour une équipe en quête de repères et en manque de résultats ? Ce qui est sûr, c’est que Paquille a mis les pieds dans le plat, et que la question de la place de la superstition dans le football guinéen, et plus largement africain, reste plus que jamais ouverte.
Dans un pays où les croyances traditionnelles cohabitent encore étroitement avec la modernité, cette histoire fait moins sourire qu’on pourrait le penser. Pour certains, consulter un marabout, ce n’est pas si différent que de consulter un coach mental. Pour d'autres, c’est le signe d’une dérive dangereuse qui pourrait miner l’esprit d’équipe et les ambitions sportives.
Des talents ou des talismans ?
Au final, cette affaire de maraboutage révèle peut-être une fragilité plus profonde dans la sélection guinéenne. Plus qu’une affaire de sorts ou de chaussettes ensorcelées, c’est bien l’incapacité à se souder en tant qu’équipe qui ressort de cette histoire. Et ça, marabout ou pas, c’est un problème qui ne se réglera pas avec une potion magique.
La Guinée doit-elle craindre que les esprits influencent ses chances à la prochaine CAN ? Difficile à dire. Mais il serait temps de se concentrer sur le ballon, et moins sur les gris-gris. Parce qu’à la fin de la journée, ce sont les passes décisives et les tirs bien placés qui comptent, pas les amulettes.
Paquille a ouvert la boîte de Pandore, reste à savoir si le Syli National pourra refermer le couvercle avant 2025. Si la Guinée veut briller lors de la CAN, elle devra laisser de côté les mysticismes et remettre les pieds sur terre. Enfin, sur le terrain.
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