Artikle: Cameroun : une vidéo de torture du chanteur Longuè Longuè refait surface, l’indignation nationale grandit
Cameroun : une vidéo de torture du chanteur Longuè Longuè refait surface, l’indignation nationale grandit
Une vidéo montrant la brutalité des traitements infligés à Longuè Longuè, chanteur emblématique du Makossa, suscite un vif émoi au Cameroun. Diffusée le mercredi 23 octobre 2024 sur les réseaux sociaux, elle montre l’artiste, qui avait soutenu l’opposant Maurice Kamto en 2018, en train de subir des violences perpétrées par des gendarmes. La vidéo, bien qu’ayant été filmée en 2019, a provoqué une réaction rapide du ministre de la Défense, annonçant l’ouverture d’une enquête pour élucider ces faits qui refont surface dans un contexte déjà tendu pour les droits humains au Cameroun.
Des images choquantes et des violences évidentes
La vidéo, qui dure environ cinq minutes, montre Longuè Longuè à moitié dévêtu, assis par terre, avec les pieds bloqués sous une chaise. Quatre hommes, dont l’un est en uniforme militaire, lui infligent des actes de torture en pressant leurs bottes sur ses jambes et en frappant la plante de ses pieds avec une machette. Le chanteur, visiblement en grande souffrance, implore régulièrement un homme qu’il appelle « mon commandant », bien que ce dernier ne soit pas visible dans la vidéo. Ces images, qui rappellent les méthodes répressives dénoncées dans le pays, ont rapidement choqué la société civile camerounaise.
Une réaction publique unanime et des appels à la justice
La diffusion de cette vidéo a déclenché une vague d’indignation immédiate au Cameroun. Artistes, journalistes, défenseurs des droits humains et citoyens ordinaires ont pris la parole pour condamner cet acte de torture, exigeant que les responsables soient traduits en justice. Cette mobilisation a poussé les autorités, en particulier le ministre de la Défense, à réagir. Ce dernier a publié un communiqué promettant « l’ouverture d’une enquête » afin de « faire toute la lumière » sur cette affaire.
Les premières informations suggèrent que cette torture a eu lieu en 2019, à une période où Longuè Longuè avait publiquement affiché son soutien à Maurice Kamto, candidat de l’opposition qui avait contesté la victoire du président Paul Biya aux élections de 2018. Dans le contexte de la répression des opposants politiques de cette période, cette vidéo remet en lumière les abus présumés de l’appareil sécuritaire camerounais, particulièrement contre les figures visibles de l’opposition.
Longuè Longuè, figure emblématique et voix de résistance
Longuè Longuè est plus qu’un simple chanteur au Cameroun. Figure emblématique du Makossa, il a souvent utilisé sa musique pour commenter et critiquer les inégalités sociales et politiques dans son pays. Son soutien à Maurice Kamto, un choix courageux en 2018, l’a exposé aux représailles d’un régime qui tolère peu la dissidence. Bien que souvent controversé, son engagement politique fait de lui une figure respectée dans certains cercles populaires, et les images de sa torture viennent rappeler le lourd tribut payé par ceux qui osent exprimer des opinions contraires à celles du gouvernement en place.
La question des droits humains sous pression au Cameroun
La publication de cette vidéo intervient à un moment où le Cameroun est déjà sous pression internationale concernant ses violations des droits humains. L’apparition de ces images remet en question les pratiques des forces de l’ordre et soulève des inquiétudes sur l’absence de responsabilité pour les actes de torture. Le ministre de la Défense a déclaré que tous les moyens seront mis en œuvre pour identifier les responsables et prendre des mesures contre eux, mais une partie de l’opinion publique doute de l’efficacité de cette enquête et craint qu’elle ne soit qu’une réponse temporaire pour calmer l’indignation populaire.
Un besoin urgent de justice et de transparence
Alors que le gouvernement promet une enquête, les Camerounais attendent des actes concrets. La population appelle à une justice exemplaire pour décourager de tels abus et redonner un semblant de confiance dans les institutions sécuritaires. Le cas de Longuè Longuè a révélé au grand jour les pratiques de torture et de répression exercées en toute impunité. Les défenseurs des droits humains insistent sur la nécessité d’une réforme en profondeur des méthodes de maintien de l’ordre au Cameroun, où les abus contre les civils restent fréquents et largement impunis.
Botika commentaire
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