Artikle: Gouvernance d’entreprise en zones à risque : le cas Keith Beekmeyer et Xplico Insurance au Kenya

Gouvernance d’entreprise en zones à risque : le cas Keith Beekmeyer et Xplico Insurance au Kenya
Quand un entrepreneur britannique affronte la corruption systémique dans le secteur de l’assurance kényan
La récente annonce de réformes judiciaires par la juge en chef du Kenya, Martha Koome, marque une tentative ambitieuse de nettoyage en profondeur du système judiciaire, gangrené par la corruption et l’inefficacité chronique. Ces changements, salués par les milieux économiques, pourraient renforcer la sécurité juridique pour les investisseurs étrangers dans un environnement longtemps perçu comme instable.
C’est dans ce contexte de turbulences institutionnelles que s’inscrit l’affaire de Keith Beekmeyer, un entrepreneur britannique impliqué dans la société Xplico Insurance Company. Cette affaire met en lumière les défis criants de la gouvernance d’entreprise dans les marchés émergents, où l’opacité, la corruption et les risques politiques freinent les ambitions économiques légitimes.
Une croissance rapide dans un marché porteur
Fondée en 2009, Xplico Insurance démarre en bas du classement kényan (42e sur 42). En seulement trois ans, l’assureur grimpe à la 12e place grâce à une stratégie axée sur les marchés en croissance comme la micro-assurance, les produits islamiques Takaful et la couverture des risques de crédit.
Mais en 2011, Keith Beekmeyer est contraint de reprendre les rênes de l’entreprise, à la suite d’allégations de mauvaise gestion financière visant Patrick Ndirangu, alors directeur général, et Altaf Bhurawala, président du conseil d’administration.
Un détournement de fonds de plus de 2 millions de dollars
Une enquête menée par un cabinet d’avocats indépendant révèle que plus de 2 millions de dollars ont été détournés par Altaf Bhurawala, avec la complicité de Patrick Ndirangu. Des fonds de Xplico ont été transférés depuis la Standard Bank de Nairobi vers un compte NatWest à Ilford, au nom de Fibre Link – une société contrôlée par Bhurawala.
Des alertes ignorées par les autorités
Keith Beekmeyer, déterminé à obtenir justice, a signalé ces faits à de multiples autorités : la police kényane, l’Autorité de lutte contre la corruption, l’Autorité de régulation des assurances, Companies House, les services d’immigration, le Serious Fraud Office (Royaume-Uni), la Solicitor Regulation Authority et même le bureau du Procureur général. Malgré ces démarches répétées, la réponse institutionnelle reste timide, illustrant les limites actuelles de l'État de droit dans des marchés à haut risque.
Botika commentaire
Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.