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Sarkozy condamné : l’onde de choc d’un verdict historique
Claire Geronimi

Sarkozy condamné : l’onde de choc d’un verdict historique

Hier, la France a basculé dans une page d’histoire judiciaire : Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, condamné à de la prison ferme. Un verdict inédit dans la Ve République. Derrière les murs de la justice, une affaire qui mêle soupçons libyens, rivalités politiques et perception d’une justice à deux vitesses.

La Libye, fantôme du procès

Au cœur du dossier, la Libye. Depuis plus de dix ans, le spectre d’un financement occulte venu du régime Kadhafi plane sur l’ancien président français. Mais la justice a fini par reconnaître : aucun centime libyen n’a financé la campagne de Sarkozy, aucun pacte de corruption n’a été prouvé.

Pourtant, du Caire, Ahmed Kadhaf al-Dam, cousin de Mouammar Kadhafi, salue ce verdict. Il y voit « une victoire de la justice française » et l’occasion de tourner une page douloureuse. Car pour les Libyens, Sarkozy reste avant tout l’homme de 2011.

2011 : l’intervention qui a changé l’Afrique du Nord

Tout part du printemps arabe. En février 2011, les manifestations contre Kadhafi dégénèrent en guerre civile. Nicolas Sarkozy, alors président, fait le choix d’une intervention militaire rapide, soutenue par le Royaume-Uni et avalisée par l’OTAN. Objectif officiel : protéger les civils de Benghazi menacés par les forces du régime.

En réalité, l’opération va plus loin. En quelques semaines, les frappes aériennes de l’OTAN désorganisent l’armée libyenne et ouvrent la voie aux rebelles. En octobre 2011, Kadhafi est capturé et exécuté à Syrte.

Mais la chute du Guide n’a pas apporté la paix. Au contraire. La Libye sombre dans le chaos, morcelée entre milices, tribus et groupes islamistes. Les armes libyennes circulent dans tout le Sahel, alimentant des conflits de Bamako à Tombouctou, jusqu’aux rives du lac Tchad. Le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso : tous paient aujourd’hui encore le prix de cette déstabilisation.

Ainsi, pour de nombreux observateurs africains, voir Sarkozy condamné en France a une résonance particulière : l’homme qui a contribué à l’embrasement de la Libye se retrouve lui-même pris dans les filets de la justice.

Derrière les barreaux : un président comme un justiciable

C’est une première. Un président français va en prison.
Pas de privilège, pas d’exception. L’image est brutale : un homme qui a dirigé le pays traité comme un simple justiciable.

Mais le contraste interroge. Car au même moment, dans d’autres prétoires, des étrangers sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) sont auditionnés, et ont pu rester en liberté malgré des casiers lourds et des condamnations à répétition.

Le procès Claire Geronimi : deux poids, deux mesures ?

L’affaire prend une dimension troublante lorsqu’on regarde du côté du procès Claire Geronimi, qui se tenait le même jour. Victime d’un viol, cette militante politique a dénoncé son agresseur : un homme de nationalité centrafricaine, condamné à 11 reprises et sous le coup de trois OQTF.

Ce jour-là, le pays s’est focalisé sur Sarkozy. Pourtant, dans une autre salle, un violeur multirécidiviste comparaissait, accusé non seulement d’avoir agressé Claire, mais aussi d’autres femmes. Comment expliquer qu’un tel individu ait pu rester libre alors que l’État avait l’obligation légale de l’expulser ?

Le contraste est violent : un ancien président est broyé par une justice implacable, quand un multirécidiviste étranger profite des failles d’un système incapable de faire appliquer ses propres lois.

Une cabale politique ?

Pour les soutiens de Nicolas Sarkozy, il n’y a aucun doute : « une cabale de l’extrême gauche, orchestrée par Mediapart et le Parquet national financier ».
Ils parlent d’une « guerre de juges », certains magistrats ayant nourri une animosité personnelle contre l’ancien président.

Ce procès serait donc l’aboutissement d’un règlement de comptes politique, plus qu’un acte de justice neutre.

Un verdict qui divise la France… et qui résonne en Afrique

La condamnation de Nicolas Sarkozy agit comme un séisme. Pour une partie des Français, c’est la preuve que la justice est indépendante et qu’aucun statut ne protège de la loi.
Pour d’autres, c’est la démonstration d’une justice instrumentalisée, qui frappe fort sur les puissants mais laisse prospérer des délinquances ordinaires.

En Afrique, le symbole est lourd : Sarkozy, artisan de la guerre en Libye, est rattrapé par ses propres procès. Un parallèle ironique, presque cruel, pour un continent qui subit encore les conséquences de 2011.

Botika commentaire

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