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Artikle: Soudan : le massacre d'El-Gezira attise la fureur – 124 morts dans un raid sanglant des Forces de soutien rapide

Soudan : le massacre d'El-Gezira attise la fureur – 124 morts dans un raid sanglant des Forces de soutien rapide
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Soudan : le massacre d'El-Gezira attise la fureur – 124 morts dans un raid sanglant des Forces de soutien rapide

Alors que le Soudan tente désespérément de tenir sa tête hors de l’eau dans une guerre civile dévastatrice, la région d’El-Gezira a été frappée par un épisode d’une brutalité sans nom. Vendredi, les Forces de soutien rapide (FSR), le groupe paramilitaire accusé de semer la terreur dans tout le pays, ont lancé un raid dans ce qui semble être une campagne de répression des populations locales. Le bilan est glaçant : au moins 124 civils ont été tués, laissant une fois de plus le pays et la communauté internationale sidérés devant l’escalade de cette violence aveugle.

Un massacre prémédité dans le jardin agricole du Soudan

El-Gezira, souvent surnommée le « grenier » du Soudan pour sa richesse agricole, n’était pas jusqu’ici une zone de conflit majeur. Mais ce raid pourrait marquer un tournant dans la stratégie des Forces de soutien rapide. Depuis avril dernier, le Soudan est plongé dans une guerre sanglante entre l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, alias « Hemetti ». Si la capitale Khartoum est déjà un champ de ruines, l’extension des violences vers des zones rurales relativement stables semble être une nouvelle tactique pour briser la résistance des civils.

Les premières informations issues de la région font état d'une attaque coordonnée, avec des bombardements qui ont réduit des bâtiments en poussière et laissé les rues jonchées de cadavres. Les victimes sont majoritairement des civils, pris au piège par des tirs croisés et des frappes ciblées. Des témoignages racontent la terreur d’habitants forcés de fuir, souvent à pied, faute de moyens de transport pour échapper à ce carnage. Certains affirment que les FSR auraient délibérément visé des hôpitaux, des écoles et d’autres infrastructures civiles dans une tactique d’attaque totale.

Le chaos humanitaire s'intensifie, l'aide internationale impuissante

Le bilan humain de ce massacre ne fait qu'aggraver une crise humanitaire qui atteint déjà des proportions dramatiques. Avec près de cinq millions de personnes déplacées depuis le début du conflit, les organisations internationales sont acculées et tentent d’apporter secours et assistance. Mais même ces opérations sont compromises par la violence ambiante : les routes sont contrôlées par les forces armées et les milices, rendant l'accès aux zones les plus sinistrées quasiment impossible.

Des rapports de l’ONU indiquent que la famine et les pénuries de médicaments mettent des milliers de vies en danger. Pourtant, ni l’ONU ni l’Union africaine n’ont encore réussi à imposer un cessez-le-feu stable entre les belligérants. Les tentatives de médiation échouent systématiquement face à la méfiance mutuelle et l’obstination des deux camps à vouloir s’imposer par la force. Les États-Unis et l’Europe, qui s’étaient pourtant mobilisés pour une solution diplomatique, peinent aujourd’hui à se faire entendre au milieu de ce chaos.

La situation semble d’autant plus désespérée que les FSR et l’armée soudanaise rivalisent de cruauté dans leurs opérations. Les allégations de crimes de guerre s’accumulent contre les deux factions. Des témoignages et des images de civils massacrés, de villages brûlés et de femmes violentées s'accumulent, alimentant un sentiment d’urgence que les instances internationales peinent à traduire en actions concrètes.

La spirale de l’horreur : une guerre civile sans fin en vue

Alors que les regards se tournent vers El-Gezira, la communauté internationale est de nouveau confrontée à un dilemme : comment agir dans une guerre civile où l’impunité semble totale et les parties en conflit sourdes aux appels à la paix ? Hemetti, chef des Forces de soutien rapide, affiche un mépris ouvert pour les appels à la trêve, se positionnant comme le libérateur d’un Soudan qu’il accuse d’être trahi par des élites corrompues et autocratiques. De son côté, le général Burhan n’a pas hésité à lancer des opérations militaires massives dans des zones urbaines densément peuplées, entraînant la mort de milliers de civils.

Le massacre d’El-Gezira pourrait ainsi n'être qu'un nouvel épisode dans une longue suite d’atrocités commises sous couvert de guerre. Pour de nombreux observateurs, cette guerre civile déchire le pays dans une spirale d’autodestruction dont il sera difficile de s'extraire. La situation économique, déjà déplorable avant le conflit, est désormais catastrophique, avec des infrastructures détruites et des marchés paralysés par la violence et la peur.

Des voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction internationale, pointant du doigt une paralysie politique face à un conflit qui paraît insoluble. Les acteurs étrangers sont accusés de calculer leurs propres intérêts géopolitiques au détriment d’une intervention directe. Pourtant, sans aide concrète et pressions fermes, le Soudan pourrait bien s’enfoncer encore plus profondément dans l’abîme, à mesure que les forces en présence poursuivent leur lutte destructrice.

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