
Accord de Paix RDC-Rwanda : Kigali perd sa guerre de l’ombre
Une offensive numérique massive, mais sans victoire
Au-delà des lignes de front, le Rwanda avait ouvert un autre théâtre d’opérations : celui de l’information. Pendant des mois, Kigali a misé sur une guerre de désinformation sophistiquée, combinant campagnes numériques, médias relais, et réseaux anonymes actifs sur X, WhatsApp et Telegram. Objectif : semer le doute, diviser l’opinion congolaise, discréditer Kinshasa à l’international. Mais cette stratégie, méthodique en apparence, s’est heurtée à un mur.
La clarté contre le brouillard
Là où Kigali tentait de saturer l’espace avec des narratifs contradictoires, Kinshasa a répondu par la clarté. Portée par Patrick Muyaya, la communication congolaise a choisi le registre de la pédagogie, de la continuité, de la vérité structurée. Ce contraste a joué un rôle décisif : la confusion escomptée n’a pas eu lieu. Au contraire, le discours congolais a gagné en crédibilité, y compris dans les milieux qui observaient la crise de loin.
Un échec à retourner l’opinion
Kigali comptait sur la lassitude, sur le soupçon, sur les fractures internes de la RDC pour miner le front politique et social. En ciblant les Banyamulenge et d’autres communautés de l’Est, la machine de propagande visait à déclencher une fracture communautaire interne. Mais cette tentative de milicisation du débat public a échoué. La réponse de Kinshasa unifiée, institutionnelle, inclusive a fermé la porte à cette logique de fragmentation.
L’isolement stratégique de Kigali
La conséquence de cette guerre ratée est lourde : Kigali ressort affaibli, isolé diplomatiquement, contraint de signer un accord qui entérine sa défaite symbolique. En acceptant de cesser tout soutien au M23, le Rwanda admet indirectement l’accusation qu’il niait. L’accord de Washington devient ainsi un cinglant désaveu de sa stratégie régionale, militaire et informationnelle.
La guerre de l’image, perdue par excès
En voulant trop en faire, Kigali a révélé sa main. À force de saturer l’espace avec des récits contradictoires, de manipuler des récits communautaires et de s’enfermer dans une posture offensive, le régime rwandais a perdu le contrôle du récit. Ce que ce conflit révèle, c’est qu’à l’ère des réseaux, la force ne suffit pas. Il faut convaincre. Et cette bataille-là, Kigali l’a perdue.
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