Article: Cocaïne : la route africaine vers l’Europe, le nouveau hub du trafic mondial

Cocaïne : la route africaine vers l’Europe, le nouveau hub du trafic mondial
Entre corruption, instabilité et géopolitique : comment l’Afrique de l’Ouest est devenue un carrefour stratégique du trafic de drogue vers l’Europe
Une nouvelle plaque tournante du narcotrafic mondial
Longtemps centrée sur l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord, la carte mondiale du trafic de cocaïne est en pleine mutation. Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest s’est imposée comme un couloir majeur pour l’acheminement de la cocaïne vers l’Europe. Les saisies record enregistrées dans les ports d’Afrique et les enquêtes internationales révèlent un phénomène inquiétant : les cartels sud-américains s’appuient désormais massivement sur des réseaux africains pour infiltrer le marché européen.
Les ports africains sous haute tension
Des ports stratégiques comme Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d’Ivoire), ou encore Lomé (Togo) sont devenus des points névralgiques du trafic. Les conteneurs en provenance d’Amérique latine y transitent avant d’être redirigés vers les côtes espagnoles, françaises, belges ou néerlandaises. Ce trafic se fait souvent avec la complicité d’agents portuaires corrompus, rendant les contrôles inefficaces.
Une route du crime bien huilée
Le schéma est désormais bien connu : la cocaïne quitte la Colombie ou le Pérou, transite par le Brésil ou le Venezuela, avant d’atteindre l’Afrique de l’Ouest par voie maritime. De là, elle poursuit sa route vers l’Europe, dissimulée dans des cargaisons de marchandises ou transportée par des “mules”.
Cette stratégie permet aux trafiquants de diversifier les routes et de brouiller les pistes, face à un renforcement des contrôles sur les trajets directs transatlantiques.
Une instabilité politique propice au trafic
Corruption endémique, faiblesse des institutions judiciaires et policières, instabilité politique : ces facteurs font de nombreux pays africains des terrains favorables aux activités illicites. La Guinée-Bissau est aujourd’hui considérée comme un narco-État, où les trafiquants agissent en toute impunité. D’autres pays de la région, comme le Mali ou le Nigéria, sont également cités dans plusieurs rapports d’Interpol et de l’ONU comme des zones de transit critiques.
Une menace croissante pour l’Europe
En Europe, les conséquences sont visibles : hausse de la pureté de la cocaïne, multiplication des règlements de compte entre gangs, explosion de la violence urbaine. Les grandes villes portuaires comme Anvers, Rotterdam ou Marseille deviennent des points de distribution clé, où les organisations criminelles se livrent une guerre sans merci pour le contrôle du marché.
Une guerre discrète mais globale
Ce trafic de cocaïne via l’Afrique illustre la mondialisation du crime organisé, où chaque continent joue un rôle dans une chaîne complexe et dangereuse. Tant que les États africains ne seront pas soutenus efficacement dans leur lutte contre la corruption et le crime transnational, l’Europe continuera d’être la cible finale d’un trafic qui gangrène tout sur son passage.
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