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Article: Ghana : la polémique autour du projet de loi anti-LGBTQ+ s'intensifie

Ghana : la polémique autour du projet de loi anti-LGBTQ+ s'intensifie
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Ghana : la polémique autour du projet de loi anti-LGBTQ+ s'intensifie

Le débat autour du projet de loi anti-LGBTQ+ au Ghana continue de diviser la société et de susciter des réactions à l'international. Le texte, adopté par le Parlement ghanéen en février 2024, propose des peines allant jusqu'à trois ans de prison pour les personnes s'identifiant comme LGBTQ+ et jusqu'à cinq ans pour celles promouvant ou soutenant activement des causes LGBTQ+.

Les enjeux du projet de loi

Le projet de loi vise à criminaliser tout acte de promotion des droits LGBTQ+, y compris les manifestations publiques d'affection et les soutiens financiers ou médiatiques aux communautés LGBTQ+. Ses partisans, dont plusieurs figures religieuses influentes, soutiennent que cette législation est nécessaire pour protéger les valeurs traditionnelles et les enfants des « dangers » liés à la « promotion » de l’homosexualité. Les églises chrétiennes et les leaders religieux jouent un rôle central dans la défense de cette législation, affirmant qu'elle protège la famille et la société ghanéennes.

Cependant, des groupes de défense des droits de l'homme et des militants LGBTQ+ dénoncent le texte comme étant une violation flagrante des droits fondamentaux. Ils arguent que cette loi contrevient aux principes de liberté d'expression, d'association, et d'égalité consacrés dans la constitution ghanéenne. En juillet 2024, la Cour suprême a reporté sa décision sur la constitutionnalité de ce projet, laissant le texte en suspens.

Les pressions internationales et économiques

Ce projet de loi a également des implications économiques importantes pour le Ghana. Le ministère des Finances a averti que la promulgation de cette loi pourrait coûter des milliards de dollars au pays, en raison du retrait potentiel de financements internationaux, notamment de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Cette pression s’ajoute à une situation économique déjà difficile, avec une inflation élevée et un cedi ghanéen en déclin.

Le président Nana Akufo-Addo, bien qu'il ait affirmé qu'il signerait la loi si la majorité des Ghanéens le souhaitent, est désormais confronté à un dilemme. Il doit équilibrer les exigences internes de ceux qui soutiennent cette législation et les préoccupations de la communauté internationale, qui considère la loi comme une atteinte aux droits de l'homme.

Une société divisée

Sur le plan national, le projet de loi continue de diviser profondément l'opinion publique. Les militants LGBTQ+ ghanéens, soutenus par des organisations internationales de défense des droits, plaident pour l'abandon de cette législation qu'ils considèrent comme répressive et discriminatoire. En revanche, une partie de la population et des responsables religieux voient dans cette loi un rempart contre l'influence perçue de l'Occident sur les valeurs culturelles du Ghana.

Le sort de ce projet de loi repose désormais entre les mains du président Akufo-Addo et de la Cour suprême, avec des implications potentiellement durables pour les droits humains et les relations internationales du pays.

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