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Article: Impeachment du vice-président kényan Gachagua : un procès tumultueux avant un vote décisif

Impeachment du vice-président kényan Gachagua : un procès tumultueux avant un vote décisif
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Impeachment du vice-président kényan Gachagua : un procès tumultueux avant un vote décisif

Le vice-président du Kenya, Rigathi Gachagua, fait face à un vote d'impeachment imminent après des accusations de corruption et de division ethnique. Absent lors de sa défense en raison d'une hospitalisation, son avenir politique est incertain. Alors que le Parlement examine 11 chefs d’accusation, les allégations de malversations financières et d’abus de pouvoir menacent son poste. Une tension palpable règne alors que le président Ruto et lui sont désormais en opposition ouverte.

Un vice-président affaibli par les accusations
Rigathi Gachagua, autrefois bras droit du président William Ruto, fait aujourd'hui face à une tempête politique sans précédent au Kenya. Seulement deux ans après leur élection, leur alliance semble en lambeaux. La querelle entre les deux hommes, alimentée par des divergences sur des questions sensibles telles que les hausses d'impôts et les protestations massives, a rapidement dégénéré en un conflit personnel qui se traduit maintenant par une procédure d'impeachment.

La gravité des accusations portées contre Gachagua est indéniable : corruption, incitation à la haine ethnique et violations constitutionnelles sont au cœur des 11 chefs d'accusation. Le fait qu’il soit hospitalisé, alors que le Sénat attendait sa défense, ajoute à l’incertitude de son sort politique. Gachagua devait témoigner en sa propre défense, mais son absence pourrait accélérer la procédure, d'autant que le processus ne peut être prolongé au-delà de vendredi.

Son avocat, Paul Muite, a déclaré que son état de santé l’empêchait de se présenter devant le tribunal, ce qui a conduit le président du Parlement, Amason Kingi, à reporter la séance jusqu'à 17h. Toutefois, Kingi a rappelé que cette affaire est une "procédure avec des délais", et que le procès pourrait bien se poursuivre sans la présence du vice-président.

Accusations et stratégie de défense
Gachagua est accusé d'avoir acquis illégalement des biens d'une valeur de 5,2 milliards de shillings kényans, soit environ 40 millions de dollars. Les procureurs affirment que ces actifs ont été obtenus par des moyens corrompus, une allégation que Gachagua rejette catégoriquement. Il a notamment soutenu que la majorité de ces propriétés provenaient de l'héritage de son défunt frère, une défense que ses avocats qualifient de plausible, face à ce qu'ils appellent des accusations "ridicules et embarrassantes".

Au fil des témoignages, les membres du Sénat ont entendu plusieurs témoins, dont Andrew Mulwa, ancien dirigeant de l'Agence des fournitures médicales du Kenya. Il a affirmé avoir reçu un appel intimidant de Gachagua concernant un contrat annulé, ajoutant à la liste des faits reprochés. De plus, des allégations concernant des conflits d'intérêts et des cadeaux sous forme de bétail offerts à Gachagua ont aussi été discutées.

Malgré la gravité des accusations, certains observateurs politiques estiment que la destitution pourrait ne pas être aussi simple qu'il n'y paraît. Les avocats de Gachagua cherchent à discréditer les preuves et à repousser les accusations sur des terrains techniques. D’autres acteurs clés, comme Mwengi Mutuse, législateur à l’origine de la motion d'impeachment, ont été mis à rude épreuve durant les contre-interrogatoires, peinant à défendre leurs arguments.

L’avenir de Gachagua en suspens
Alors que le Sénat s’apprête à voter, une majorité des deux tiers est nécessaire pour destituer Gachagua. Bien que la majorité des députés de l'Assemblée nationale aient soutenu sa destitution, le vice-président espère encore pouvoir compter sur un soutien suffisant pour bloquer le vote.

En attendant, les spéculations sur ses successeurs potentiels vont bon train. Parmi les noms cités, les gouverneurs Irungu Kang'ata et Anne Waiguru, ainsi que les ministres Kithure Kindiki et Musalia Mudavadi, sont souvent mentionnés.

Le sort de Rigathi Gachagua semble donc suspendu à un fil. Si l’impeachment est validé, ce sera un coup dur non seulement pour sa carrière politique, mais aussi pour la dynamique au sein du gouvernement Ruto, qui pourrait devoir compter sur des figures de l’opposition pour combler les vides créés par cette défection.

 

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