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Article: Paul Biya : fin d'une ère au Cameroun avec la disparition du "Sphinx d'Etoudi"

Paul Biya : fin d'une ère au Cameroun avec la disparition du "Sphinx d'Etoudi"
Afrique centrale

Paul Biya : fin d'une ère au Cameroun avec la disparition du "Sphinx d'Etoudi"

Paul Biya, président du Cameroun depuis plus de 40 ans, est décédé en France aujourd'hui. Cet événement marque la fin d’un règne historique, mais controversé, qui a profondément marqué le pays et l’Afrique centrale.

Une figure emblématique au pouvoir absolu
Le Cameroun et l’Afrique centrale sont en deuil après l’annonce du décès de Paul Biya, président depuis 1982. À 91 ans, l’homme fort de Yaoundé s’est éteint en France, où il séjournait régulièrement. Son règne, à la fois applaudi et critiqué, aura façonné le paysage politique de son pays pendant plus de quatre décennies. Surnommé "le sphinx" en raison de son style de gouvernance énigmatique et de sa longévité exceptionnelle, Biya avait survécu à plusieurs crises, dont la guerre civile anglophone dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Arrivé au pouvoir après la démission de son prédécesseur Ahmadou Ahidjo, Paul Biya a consolidé son contrôle en introduisant un régime autoritaire, tout en promettant la démocratie. Toutefois, son gouvernement a été accusé de répression, de fraudes électorales et de violations des droits humains. Malgré cela, il a remporté élection après élection, conservant le pouvoir grâce à une gestion rigide du système politique et une fidélité indéfectible de ses alliés.

Un Cameroun à l'avenir incertain
Avec la mort de Paul Biya, l’avenir du Cameroun est incertain. Le président, omniprésent dans la vie politique, n'avait jamais réellement préparé sa succession. Le Cameroun pourrait faire face à des luttes internes pour la prise de pouvoir, à la fois au sein du gouvernement, mais aussi dans les rangs de l’opposition, qui a toujours vu en Biya un obstacle insurmontable. Au-delà des frontières camerounaises, le départ de ce leader charismatique redessine l’échiquier politique d'Afrique centrale, où Biya jouissait d’une influence considérable.

Un héritage contrasté
Si Biya aura su maintenir la stabilité du Cameroun sur le long terme, son règne est loin d’être exempt de critiques. Les zones anglophones du pays sont en proie à une crise séparatiste qui a fait des milliers de victimes, tandis que la pauvreté et la corruption gangrènent encore le pays. Paul Biya laisse derrière lui un pays divisé, avec une économie affaiblie, mais aussi un certain prestige international, grâce à ses relations diplomatiques solides et son rôle d’arbitre dans les crises régionales.

Le Cameroun entre désormais dans une nouvelle ère, sans son pilier historique. L’avenir du pays, incertain, repose sur la manière dont cette transition sera gérée, tant par ses proches que par les forces politiques adverses.

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