Tunisie : Kaïs Saïed, l’allié ambigu de l’Europe face à la migration et la présidentielle en ligne de mire
À l’approche de sa probable réélection, Kaïs Saïed, président tunisien, se trouve au cœur de polémiques complexes sur fond de crise migratoire et de tensions politiques internes. Alors que l’Europe, notamment l’Italie, a fait de la Tunisie un pilier de sa stratégie anti-immigration, cette relation devient de plus en plus embarrassante.
Explosion des arrivées
Depuis le début de 2024, les arrivées de migrants en Europe, via la Tunisie, ont explosé. Face à cela, l’Union européenne, menée par l’Italie de Giorgia Meloni, a multiplié les accords avec Tunis pour freiner ces flux. En échange, Saïed a obtenu un soutien financier non négligeable pour consolider son régime, en dépit de critiques internes. Mais ce qui devait être un partenariat pragmatique prend une tournure de plus en plus gênante pour l’Europe. En effet, la politique intérieure de Saïed est marquée par des dérives autoritaires : dissolution du Parlement, réécriture de la Constitution, et accusations de répression des opposants et des médias. Cette situation compromet sérieusement l’image de l’Europe, prise entre la nécessité de contrôler l’immigration et l’embarras de soutenir un régime de plus en plus critiqué pour sa gestion autocratique du pouvoir.
Saïed veut rempiler
Sur le plan interne, Saïed n'a pas encore officiellement déclaré sa candidature pour un second mandat. Pourtant, tout porte à croire qu'il compte bien se représenter. Mais les critiques sur sa gestion de la crise économique, et surtout sa révision constitutionnelle controversée, font grincer des dents. Beaucoup voient en lui un leader déconnecté des priorités du peuple, plus préoccupé par son maintien au pouvoir que par la résolution des problèmes sociaux et économiques urgents que traverse la Tunisie.
Alors que l’Europe continue de dépendre de la Tunisie pour freiner les vagues migratoires, Saïed utilise ce levier pour s’assurer de précieux soutiens financiers, mais au prix d’une pression grandissante sur sa gouvernance. Reste à savoir si cette dynamique tiendra encore après une nouvelle réélection, ou si la tension entre un Saïed de plus en plus isolé et ses partenaires européens atteindra son point de rupture.
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