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Article: Gabon : un influenceur réclame 9 millions d'euros pour taire des enregistrements compromettants du Président

Gabon : un influenceur réclame 9 millions d'euros pour taire des enregistrements compromettants du Président
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Gabon : un influenceur réclame 9 millions d'euros pour taire des enregistrements compromettants du Président

Un influenceur de 25 ans, originaire du Liban mais imposé sur les réseaux comme une voix contre‑pouvoir au Gabon, se transforme en menace diplomatique après avoir exigé six milliards de francs CFA pour ne pas publier des enregistrements présumés compromettants du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Arrêté à Beyrouth à la demande de Libreville, l’affaire pose la question du rôle trouble des « influenceurs » magnats du scandale numérique.

Un activiste virulent devenu un chantre du chantage

Nazih Marwan Al‑Azzi alias Nazih s’est fait connaître pour ses vidéos provocatrices et ses invectives contre le régime d’Oligui Nguema. Âgé d’à peine 25 ans, il s’est rapidement imposé comme une figure sulfureuse du net gabonais. Il avait déjà été brièvement interpellé puis relâché par les services spéciaux au Gabon. Mais sa virulence ne s’est pas calmée. Il s’est réfugié au Liban où il a continué à tenir Libreville en haleine, poursuivant ses attaques publiques contre le président en poste.

Tout a basculé lorsqu’il a diffusé un premier enregistrement audio d’une conversation privée supposée avec le président gabonais. Ce contenu, selon lui, ne serait que le début : Nazih affirme détenir 46 autres enregistrements audio et 14 vidéos « hautement compromettants », qu’il menace de rendre publics par étapes.

Six milliards fCFA contre le silence ou la mise à nu

Ce qui transforme l’affaire en scandale national, c’est la somme exigée. Nazih réclame six milliards de francs CFA soit environ neuf millions d’euros en échange de son silence. Une demande jugée exorbitante, qui a déclenché une indignation immédiate chez les Gabonais et la classe politique.

Le caractère extorsif de cette transaction imaginée transforme l’affaire : de protestation en ligne, elle devient tentative de chantage. Nazih est désormais accusé par les autorités gabonaises de corruption en bande organisée, de chantage et d’injures publiques. Le dossier menace d’être explosif s’il est porté en justice à Libreville 

La riposte ne s’est pas limitée aux réseaux sociaux. Nazih a été interpellé à Beyrouth le 1er août 2025 par la Direction générale de la Sûreté libanaise, à la demande des autorités gabonaises. Cette arrestation intervient malgré l’absence d’un traité de coopération judiciaire formel entre les deux pays, un arrangement ad hoc aurait été trouvé pour neutraliser cette menace numérique jugée nocive aux intérêts diplomatiques des deux États.

La communauté libanaise résidant au Gabon a pris ses distances. Dans un communiqué, elle a dénoncé Nazih comme une « brebis galeuse », craignant la dégradation de son image et des relations d’affaires entre Libreville et Beyrouth.

Si l’extradition est confirmée, Nazih pourrait être jugé à Libreville pour des chefs d’accusation lourds. Le procès sera probablement public et très médiatisé, testant la capacité du régime à neutraliser une menace numérique et à arbitrer entre transparence, justice et maintien de la stabilité.

Nazih Marwan Al‑Azzi a voulu faire vaciller le régime par ses révélations. Mais aujourd’hui, c’est lui qui est pris dans la toile : entre incitation, menace légale, crise diplomatique, l’affaire circule en termes de multiplication des pouvoirs en ligne et des contre‑pouvoirs institutionnels. Libre désormais à la justice gabonaise de trancher si ce garçon provocateur n’était qu’un agitateur isolé ou le symptôme d’un malaise plus profond dans la présidence sociale des dirigeants africains.

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