Sénégal : vers la fin de la foire aux partis politiques ?
Le Sénégal, champion toutes catégories de la prolifération partisane
Ah, le Sénégal ! Ce pays où la démocratie semble rimer avec une inflation galopante de partis politiques. Imaginez un peu : près de 400 formations officiellement enregistrées. Oui, vous avez bien lu, quatre cents ! De quoi donner le tournis à l'électeur le plus aguerri. Cette situation ubuesque n'a pas échappé au président fraîchement élu, Bassirou Diomaye Faye, qui, dans son discours de fin d'année, a pointé du doigt cette "application trop laxiste des textes en vigueur" favorisant une telle prolifération.
Une volonté affichée de mettre de l'ordre dans la cacophonie politique
Le chef de l'État ne s'est pas contenté de constater le problème. Il a annoncé des concertations imminentes visant à "apporter plus de lisibilité, plus de transparence et plus de rationalisation" dans le système politique sénégalais. Une initiative qui, espérons-le, ne se transformera pas en énième comité Théodule.
Des précédents peu glorieux en matière de rationalisation
Il faut dire que cette question n'est pas nouvelle. Avant Faye, ses prédécesseurs ont tous tenté, avec plus ou moins de succès (plutôt moins que plus), de mettre de l'ordre dans cette jungle partisane. De quatre partis sous Senghor, on est passé à 45 sous Diouf, puis à 188 sous Wade, et enfin à 339 sous Macky Sall. Une progression exponentielle qui laisse songeur quant à l'efficacité des mesures précédemment adoptées.
Les défis d'une réforme attendue mais semée d'embûches
La tâche s'annonce donc ardue pour le président Faye. Entre les résistances des partis existants, souvent plus préoccupés par leur survie que par l'intérêt général, et une population désabusée par des promesses maintes fois répétées, la marge de manœuvre est étroite. Sans compter que derrière cette pléthore de partis se cachent parfois des ambitions personnelles démesurées, des querelles de chapelle, et une absence criante de projets politiques cohérents.
Vers une démocratie de qualité ou une simple opération cosmétique ?
La rationalisation annoncée sera-t-elle le prélude à une démocratie plus mature, où les partis politiques auront une véritable assise populaire et des programmes sérieux ? Ou bien assisterons-nous à une énième opération cosmétique destinée à calmer les ardeurs des critiques sans rien changer en profondeur ? Seul l'avenir nous le dira. En attendant, le citoyen sénégalais, lui, continue de naviguer à vue dans cet océan de sigles et d'acronymes, en espérant que, cette fois-ci, la classe politique saura faire preuve de responsabilité et de clairvoyance.
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