Tanzanie : Samia Suluhu Hassan, candidate présidentielle pour 2025, entre continuité et défi politique.

Après des mois de spéculations, le grand moment est enfin arrivé : Samia Suluhu Hassan, la présidente de la Tanzanie, a été désignée candidate de son parti pour les élections générales de 2025. Si certains applaudissent cette décision comme un signe de continuité et de stabilité, d'autres y voient une manœuvre politique orchestrée pour consolider le pouvoir au sein du parti de la révolution tanzanienne (CCM). Dans un pays où le paysage politique est aussi mouvant qu'un terrain de foot boueux, la nomination de Suluhu pose plus de questions qu'elle n'en résout.

Le choix stratégique d'un héritier

En choisissant Samia Suluhu comme candidate, le CCM semble vouloir protéger son héritage. Après le décès de John Magufuli, ancien président tanzanien, la transition vers la présidence de Suluhu a été comme un mariage arrangé : opportun pour certains, inconfortable pour d'autres. Suluhu, femme de tête dans un monde d'hommes, est perçue par certains comme une bouffée d'air frais, mais d'autres se demandent si son ascension est véritablement le fruit du mérite ou simplement un coup de bluff politique.

Un bilan en demi-teinte

Depuis son accession au pouvoir, Samia Suluhu a fait preuve d'une certaine audace en matière de politiques publiques, mais ses décisions ne sont pas exemptes de critiques. Si elle a promis de moderniser le pays et d'apporter un changement positif, la réalité sur le terrain est souvent bien différente. Entre promesses non tenues et entraves bureaucratiques, les citoyens se questionnent : la candidate de 2025 saura-t-elle se démarquer des héritages précédents ?

Les défis d'une présidence féminine

Être une femme à la tête de la Tanzanie peut s'apparenter à un parcours du combattant dans un environnement où le machisme est la norme. Bien qu'elle puisse capitaliser sur son statut de première femme présidente, la route est semée d'embûches : attentes sociétales, pressions politiques et défis économiques. Le peuple tanzanien sera-t-il prêt à lui accorder un vote de confiance ? Ou le sectarisme politique de plus en plus rampant risquera-t-il de jouer contre elle ? Dans une Afrique où le changement est souvent synonyme de bouleversements, la présidence de Suluhu pourrait bien redessiner les contours de la démocratie tanzanienne.