Article: Zimbabwe : l'échiquier politique au bord de la tempête avec Mnangagwa en ligne de mire
Zimbabwe : l'échiquier politique au bord de la tempête avec Mnangagwa en ligne de mire
Au Zimbabwe, le débat fait rage autour de la possible prolongation du mandat d'Emmerson Mnangagwa, un homme dont le parcours flamboyant rappelle à bien des égards les tragédies d’un Shakespeare moderne. Ce n’est pas le roi Lear qui s'accroche à son trône, mais bien un président en quête de légitimité, avec en toile de fond une nation fatiguée d’une promesse de changement qui n’a toujours pas vu le jour.
Le tournant d'une époque incertaine
La constitution zimbabwéenne, en théorie, limite le mandat présidentiel à deux termes de cinq ans. Mais ici, au royaume de Mnangagwa, rien n’est jamais simple. Alors que l’approche des élections agite les ardeurs, la question de savoir si le président sortant peut bénéficier d'une prolongation pour un troisième mandat fait craindre un remake des dérives autoritaires que le pays a déjà trop souvent connues. Avec des économies qui vacillent et une population de plus en plus désabusée, le jeu de chaises musicales du pouvoir semble n’avoir qu'un seul acteur : l’inamovible Mnangagwa.
Les soutiens et la fronde
Dans le camp présidentiel, certains applaudissent l’idée d’un nouveau mandat, la promesse d'une stabilité dans un contexte socio-économique chaotique. "Faites confiance à celui qui a déjà fait ses preuves", affirment les proches de Mnangagwa en brandissant des statistiques d’un pays en crise – une morale à l’africaine que nous commençons à comprendre. D’un autre côté, l’opposition s'insurge, évoquant le besoin urgent d’un changement et d’une véritable démocratie. "Avez-vous déjà essayé le changement dans un magasin où tous les étals sont vides ?" pourrait rétorquer un cynique. Et là, le débat prend une tournure cocasse : certains semblent prêts à élire n'importe qui, du moment que c’est différent !
Une nation au bord de l'implosion ?
L’appétit croissant pour l’extension des mandats parmi les dirigeants africains est un phénomène aussi ancien que les chantiers de construction de palais présidentiels. Le Zimbabwe, avec son histoire déjà entachée par l'autoritarisme, pourrait bien voir cette lutte pour le pouvoir se transformer en une nouvelle saga d’étudiants épris de liberté affrontant des rangées de policiers – dans une nation où l'indépendance, la démocratie et la prospérité semblent encore être des promesses à honorer.
Pourtant, sous les discours enflammés et les promesses électorales, une question se pose : à quel coût Mnangagwa pourrait-il prolonger son règne, et que cela signifierait-il pour l'avenir du Zimbabwe ? Les réponses sont encore floues, enveloppées dans un brouillard d’incertitudes et de spéculations. Mais une chose est certaine : si nous avons appris quelque chose de la page trouble du livre d'histoire du pays, c'est que la voix du peuple, bien que souvent étouffée, finira par s'exprimer. Et cette fois-ci, les murs du pouvoir pourraient trembler plus que jamais.
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